Hommage de Jacques Kérampran

Jacques Kérampran et Jean Dussoleil
Jacques Kérampran et Jean Dussoleil

Jean,

 

Ainsi, tu as décidé de quitter ce monde.

 

Certes, tu n’avais pas besoin de notre accord. Pourquoi ? Je te reconnais là, parce que tout le monde t’aime, du moins pour ceux qui t’ont côtoyé et ont pu vivre des moments forts. Inoubliables en ce qui me concerne.

 

Nous nous sommes connus au travers de divers spectacles, dont ceux des Fous de la Rampe, avec, entre autres, Michel, Nelly, Chantal, avec comme critique toujours affirmé Pierre Gille.


En nous côtoyant, nous nous sommes appréciés au point de vivre des vacances à Marrakech ensemble Geneviève, Brieg et toi. Bons souvenirs, des soirées sympathiques dont celle de l’un de mes anniversaires avec, à la clé, les applaudissements des autres vacanciers. Le gâteau était d’ailleurs très grand, nous l’avons partagé avec d’autres…

 

De ces moments partagés est née notre collaboration effective, l’idée du spectacle de l’Arena, la célébration du Front populaire (celui de 1936) résonne encore dans nos oreilles. Pour ce faire, tu as été drastique. Oui, je venais de faire une embolie pulmonaire bilatérale, tu étais l’un des premiers à venir à l’hôpital me voir en soins intensifs. Je ne me sentais plus capable de reprendre les répétitions. Tu m’as boosté (« un cavalier à terre doit toujours remonter sur son cheval »). T’écoutant, notamment lors de soirées à La Terrasse chez Christian, j’ai obtempéré. La réussite était au bout. 2 000 personnes ! Impensable !

 

Tout cela, je te le dois, mais aussi d’avoir écrit pour moi la pièce Les Fantômes de la gloire, et aussi la dernière jouée, Les Perroquets, toutes deux couronnées par le public. Les Fantômes restent pour moi celle d’avoir joué un homme politique de cette grandeur en cette année de mémoire. Merci aussi aux comédiens et metteur en scène qui m’ont supporté.

 

Reste pour moi le plaisir de te voir de chez moi à ton balcon avec Geneviève, nous nous faisions « coucou » le soleil aidant, avant de nous retrouver chez l’un ou l’autre. J’aimais ton Voltaire car je savais qu’un petit punch suivrait ! Tu avais cette délicatesse de me laisser ton fauteuil quand je me rendais chez toi, chez vous. Les palabres remplissaient le temps dont personne ne souhaitait la fin.

 

Mais voilà, tout a une fin. J’aurai aimé ne pas la vivre et que tu puisses encore me préparer ton petit punch… Il en est ainsi, et je ne crois pas que cela me plaise. Quitter ou perdre un ami ne m’a jamais convenu, j’ai horreur de l’irréversible. Je respecte ton départ, puisque celui-ci te soulage de la douleur. Reste pour nous le besoin de garder en nous ton souvenir, mais surtout tes valeurs et tes regards sur l’évolution de notre société bien malade, que pour ma part, je partageais amplement.

 

Que ta femme et son frère sachent que pour moi, comme pour eux, ton départ est une perte pour nous tous, et surtout pour Brieg, ton fils spirituel que tu aimes comme moi.

Adieu Jean, merci pour tout. À plus tard,

Jacques Kérampran

13 juillet 2024



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