L’année 1965 voit sans doute l’apogée du groupe des Quatre Baladins. Nous enchaînons deux premières parties avec Jacques Brel, deux autres avec Marcel Amont, une en compagnie de Dalida et une dernière avec Fernand Raynaud. Ajoutons-y une bonne cinquantaine de galas et la sortie d’un 45 tours avec quatre titres de notre composition...

Jean-Claude Dubois, harpiste et régisseur de musiciens de studio, nous présente à Gabriel Yared, jeune orchestrateur de Michel Jonasz. Quinze musiciens dans le grand Studio Ferber, René Hameline à la console, Yared qui dirige et moi dans mes petits souliers au milieu de toutes ces pointures. Le disque sort sous le label Héloïse Disques de Saint-Preux. Sur Radio-Luxembourg, le titre Je vole entre au hit-parade !

La suite arrive en 1974 quand Saint-Preux produit mon deuxième 45 tours arrangé à nouveau par Gabriel Yared. Il est bien trop tôt pour imaginer que trente ans plus tard il recevra un Oscar à Hollywood pour sa musique du film Le Patient anglais. Hélas, le disque paraît au moment où Georges Pompidou rend son dernier souffle alors que Giscard – qui lui n’en manque pas – s’installe à l’Élysée. Sur France Inter, Jean-Louis Foulquier et José Artur me reçoivent à Studio de nuit et au Pop-Club. Je passe d’une à deux colonnes dans Le Parisien...

Enregistré à Londres, mon troisième 45 tours voit le jour en 1976 sous cette étiquette distribuée par Eurodisc. Télé 7 Jours me fait pour la première fois l’honneur d’un entrefilet dans l’annonce d’une émission de Jacques Santamaria : Samedi entre nous. Quelques mois plus tôt à Tulle, en Corrèze, je suis en première partie de Claude Nougaro. Accompagné d’un guitariste et moi aussi guitare en main, je débute mon tour de chant en plein air devant cinq mille personnes avec la sonorisation approximative de la fête. Soudain, je vois surgir sur scène deux techniciens qui branchent la sono de Nougaro à sa demande. Bien sûr, tout a changé. C’est assez rare dans ce métier où l’on cultive surtout le chacun pour soi… Claude, encore merci !

En 1977, dans un soudain élan écologique, Valéry Giscard d’Estaing a institué la Journée nationale de l’arbre – sans doute celui qui cache la forêt. Je tombe à pic ! Je viens d’enregistrer un 45 tours orchestré par Raymond Gimenez dont le titre-phare s’intitule Un arbre. Cette chanson est retenue par le pouvoir pour illustrer cette journée. Pleuvent alors les articles de presse : Le Monde, Le Parisien, L’Aurore, Télé 7 Jours (sous la plume de Michel Lis le jardinier), quotidiens et magazines de province…