Déjà je roule vers l’Auvergne pour la sortie de mon troisième livre : Habemus Papam. L’idée m’en est venue à la mort de Jean-Paul II, de son interminable agonie et du tintouin médiatique qui s’en suivit. Ça devenait indécent et indigeste à la fois. J’imagine donc l’élection d’un nouveau pape en 2062 après le décès d’un souverain pontife polonais : Jean-Maurice II. Dix chapitres, douze cardinaux dont un traître, des dollars au sec dans des coffres secrets, la Mafia en sous-main et le tout sacralisé par la Divine Providence. Ça vous donne une recette vaticane saupoudrée d’un brin de fiction sur une épaisse couche de réalité subodorée. La couverture représente le Pape, mitraillette dans le dos et sa crosse en main surmontée du dollar à la place de la croix. « Scandaleux ! n’est-il pas ?! » s’offusquent certaines autorités épiscopales qui s’empressent d’exercer une sournoise censure auprès de distributeurs calotins menacés d’un châtiment divin. L’ancien petit séminariste renégat mérite l’autodafé.